[Logossah, Luciani] une rencontre pour le moins ..surprenante

Le tournoi du Québec était fini depuis maintenant deux jours et c’était ce crétin de Bianchi qui avait remporté la mise face au stupide Dremer, on ne pouvait pas rêver d’une finale plus pathétique. Enfin bon, il me restait encore deux jours à vivre dans ce froid polaire avant que je ne plie bagages et que je retourne en Espagne, dans la ville de mon entraîneur.
Il n’y avait pas grand-chose à faire dans cette région, et tout le monde parlé avec un accent, qui était ma foi, plutôt drôle.
Après tant de débauche d’énergie, il fallait bien un petit réconfort, et pour cela, rien de tel que de l’alcool ! Je savais qu’il y avait un petit bar non loin de l’hôtel où je logeais.
Je marchais quelques minutes dans les rues de la ville, et après quelques pas de marche sous le froid, je vis une pancarte « Taverne », c’était pour moi !

Je rentrais dans la taverne, il y avait de la musique à l’intérieur et une belle bande d’ivrogne, je me mis à l’écart de ceux là, histoire d’avoir la paix, je n’allais tout de même pas leurs foutre une branlée devant tout le monde.
Je commandais pour mon premier verre du Martini, histoire de me mettre en bouge, quand soudain quelqu’un derrière moi me dit.

« J’peux m’asseoir ? »

Le Tournoi du Quebec venait de se terminer, j'avais perdu contre Dremer, une défaite qui m'avait un peu enervé, manque de chance face à cette abruti de première, heureusement qu'il n'avait pas remporté le tournoi. Alessio l'avait remporté dans l'indifference totale car tous le monde parlait de son coté raciste et non de sa victoire. J'allais bientôt repartir pour Dublin mais il me restait quelques jours à passer au Quebec. J'avais trouvé un petit café tranquille où j'allais pouvoir me rechauffer et m'hydrater. Après quelques coca, au millieu des ivrognes, je decida d'aller pisser.

Oh ... mortecouille ça fait du bien, j'avais la vessie pleine

J'aimais parler à voix haute quand je me soulageait et puis les autres ne pouvait pas me comprendre alors j'étais posé. Je remonta tranquillement mon pantallon, me lava les mains puis je repris la direction de la salle centrale et là, ce fut une grande surprise, un noir et par n'importe lequel, une connaissance que j'appreciais, Souley

J’peux m’asseoir ?

Il fut assez surpris de me voir là et avant qu'il reponde, je commanda un café bien chaud, c'était qu'il faisait pas super chaud dans ce pays.

Il n’avait même pas attendu ma réponse, Gabriel s’était déjà assis et avait commandé un thé chaud. J’avais envie de lui faire remarquer, mais je ne voulais pas encore le descendre plus bas que terre après cette fameuse conférence. Ce type me paraissait plus que bizarre, pour lui, tout ce qui se passait sur terre était dicté par Dieu, enfin d’après ce que j’avais compris dans son baragouin.
La serveuse lui apporta son thé chaud, et quelques instants plus tard on m’apporta enfin ma commande et je le bus très rapidement. Pas un mot ne fût échangé pendant tout ce temps.

« Bon, qu’est tu branles ici ? Puis lâche-moi ce thé
Serveur, un deuxième Martini »

Il fût assez surpris et sur le coup, je n’avais pas réfléchi, s’il pouvait boire de l’alcool par rapport à sa religion, mais il allait pas râler, on fêtait la fin du tournoi, il fallait arroser tout ça, surtout dans ce maudit pays où on se les gèle royalement.

J'avais commandé un café chaud mais Souley semblait faire la tête par rapport à ma commande, et dicta au serveur de me servir un Martini, ce dernier me regarda et je repondit par la positive. Ce n'était pas un verre qui allait me deranger plus que ça, j'avais l'habitude de boire du Whisky mais un Martini ne serait pas desagreable à boire. On me servit mon Martini, et je le vida d'un coup

Un alcool qui n'est pas très fort, j'ai l'habitude du Whisky dans mon pays. D'ailleurs, servez-moi un verre de votre meilleur Whisky.

Le serveur doutait de ma majorité ou non, mais ne broncha plus quand je sortis mes billets, là il repris son sourire et me serva mon verre puis me tendit les glaçons

Oh, n'y pense même pas, on casse pas le Whisky

Le serveur fut surpris puis ramassa ses glaçons, c'est le moment que je choisis pour proposer un second verre à Souley, je sentit qu'il avait commencer la discution. Qu'allait-il dire ?

Gabriel vida d’un coup son Martini, voulait il m’impressionner ? Il commanda ensuite deux Whisky pour nous, et quand le serveur hésita à nous servir des verres d’alcool, Gabi sortit quelques billets qui suffisaient pour faire arrêté de broncher le serveur qui rapporta immédiatement la commande, j’aimais ce mode de fonctionnement. J’attaqua mon verre tranquillement, la soirée était lancée, et je sentais qu’elle allait durée longtemps, c’était partit jusqu’au bout de la nuit ..

« Bon écoute Gabi, ce que j’ai dit à la conférence, j’le pense, mais je crois qu’on a plusieurs choses en commun »

J’avais lancé cette phrase sans vraiment réfléchir à ce qu’il allait répondre, je me lançais entraîner par l’ambiance, et je fini mon verre de Whisky avant d’en commander deux autres. Je comptais bien me mettre à plat ce soir, histoire de fêter mon départ de ce pays pourris où j’avais joué un tournoi des plus minables, mais bon, malgré les conditions climatiques détestables, j’avais réalisé un bon premier tournoi avec une demi-finale.

J'avais rapidement vidé pour Martini mais sans vanterie, j'avais bu ça comme de l'eau, l'alcool ne me faisait pas peur et malgré les debits d'alcool que je buvais à Cork, je n'étais plus bourré depuis bien longtemps, le corps humain d'habitue vite à cette consomation régulière. J'avais donc commander deux verres de Whisky, on le sirotta assez tranquillement, je ne voulais pas bouffer tout mon fric malgré que j'avais quelques belles economie. A la fin de nos verres, Souley en commanda deux nouveaux, je sentait qu'on allait payer chacun notre tour des tournées et que la soirée allait être longue mais interessante. Le serveur ne broncha plus, ils nous regardaient avaler les verres les uns après les autres, une satisfaction de se faire de l'argent était même visible sur son visage. Souley me reparla de la conference, ce qui ne me tracassait point

Ne t'inquiete pas Souley, j'accorde assez facilement mon pardon, je suis un chrétien convaincu mais ne t'inquiète pas, je ne dedie pas la vie à Dieu et je ne pense pas que Dieu me dirige. Je suis un instrument de Dieu et non son esclaves. Enfin, beaucoup me trouvent sectaires mais souvent c'est ironique, j'exagère toujours par provocation enfin bref, bois

Mon tournoi avait été minable et la saison gazon allait commencer et ce n'était pas mon meilleur terrain pour engranger les points. Je n'étais pas content de mon début de saison et je voulais profiter de mon séjour au Quevec pour me faire des amis ou du moins m'amuser. Souley semblait apprecier ma présence ou du moins, je ne semblait pas le deranger. Avant qu'il ouvre la bouche, j'avais déjà commander deux nouveaux verres

La soirée se poursuivait agréablement, et nous enchainions les verres d’alcool comme si de rien n’était. Après ce tournoi, j’avais vraiment besoin d’un moment de détente et d’aller boire des canons comme dirait l’ivrogne du coin. Nous étions tranquillement installés, et on parlait de tout et de rien, mais nos discussions se situaient essentiellement sur le tennis et sur ce qui s’était passé lors de cette conférence.
Il me déballa tout une thèse comme quoi il jouait de sa religion, il façonnait un personnage à sa manière et au fond, je ne comprenais pas beaucoup pourquoi les gens avaient besoin de se façonner une image, j’étais quelqu’un de vrai moi !

« Je ne vois pas l’utilité d’appuyer ton sens religieux, ça ne fait que renforcer ton image d’un gars qui est soumis à une secte, et c’est d’ailleurs l’image que j’ai de toi, ça m’étonnerait que tu veuilles représenter cela. »

J’étais persuadé qu’il ne se rendait pas compte de ce qu’il diffusait comme image, je l’avais dit comme si je n’en avais rien à faire, comme si c’était juste pour discuter, mais j’étais enfête impatient de découvrir sa réponse.
Après cela, je commanda une vodka et bu cul sec plusieurs verres, l’alcool commençait à monter ..

Nous étions dans le plus grand arrondissement de la ville, à Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, et le mois de Mai n'était pas trop froid au vu des années precedente. Le termomètre affichait 12° et les habitants semblaient trouver cette temperature plutôt agreable mais plus personnelement, l'alcool me permettait de me rechauffer un peu. La ville était dirigé par Monsieur Labeaume qui aurait été dans sa jeunesse, un très bon tennisman aux dires des deux ou trois ivrognes qui parlaient seul. De mon coté, j'écoutais Souley, qui semblait avoir peur que je sois un membre d'une secte ou un truc dans le genre. Il me posa même la question, comme quoi, je me façonnerais une image mais ce n'était pas le cas.

Souley, je me suis mal exprimé ou tu m'a mal compris mais ma religion n'est pas une comédie et je ne me façonne pas une image autour de celle-çi. Je suis un vrai catholique, je prie deux fois par jour, je respecte le carême, je vais à la messe tous les dimanche. Je crois en Dieu mais après je ne pense pas qu'il soit le seul directeur de ma vie. Dieu est comme mon plus fidèle ami, il me guide, me conseil mais n'obligent personne à le suivre. Moi, j'ai décidé de suivre la route qu'il m'éclairait.

Souley avait l'impression que je me façonnais une image alors que ce n'était pas le cas, j'étais l'un des plus fervent catholique de ma ville et j'en étais fier. Dieu m'avait aidé à en arriver là. Souley ne devait pas être un grand croyant, il ne devait croire qu'en lui et en ses proches. C'était son choix, pas le mien ...

Gabriel m’avait expliqué son point de vue sur la religion. A vrai dire, je n’étais pas vraiment convaincu, et je pense que je ne le serais jamais réellement, c’est mon avis, j’ai toujours pris une certaine distance avec tout ce qui touche avec la religion. Car selon moi, si j’avais passé ma jeunesse dans la m*rde, Dieu, comme tout le monde l’appelle m’aurait sortit plus tôt de là, mes parents ne seraient pas encore au Soudan, j’serais pas entrain de galérer pour ramasser quelques liasses, personnes ne m’a aidé appart mes proches dans toutes mes aventures alors il n’y a aucune raison à ce que je me mette à croire en Dieu, au contraire, j’éprouve une certaine rancune à son égard.

« Tu sais Gabriel, j’crois qu’on va éviter les sujets qui fâche, surtout par rapport à moi, la religion, ça ne m’intéresse pas, ça ne m’a jamais intéressé et ça ne m’intéressera jamais, tout simplement parce que si j’suis né dans la m*rde, il m’en a pas sortit, et ma famille y est toujours, j’me suis toujours demmerdé tout seul alors tu comprendras que Dieu, ça me passe au dessus. »

Je finis mon verre rapidement, et attendit sa réponse, j’étais convaincu qu’il allait me sortir une théorie comme quoi c’était Dieu qui m’avait donné le don de jouer au tennis de cette façon. J’avais déjà entendu cela, et il n’y avait rien de pire pour m’exaspérer encore plus, de toute façon au point où j’en étais, il n’y avait pas grand-chose à faire pour m’énerver.

Gabriel Luciani repensait à sa dulciné, il avait passé une nuit merveilleuse et il n'arretait pas de penser à elle, il ne s'interessait plus trop à Souley car il essayait de se rappeler de la douceur de sa peau, le parfum qu'elle portait, des plaisirs sensoriel qu'il se rappelait puis, il revient à la surface et vit la tête de Souley avant qu'il lui pose la fameuse question sur la religion, Luciani n'était pas un precheur de bonne parole et il respectait les religions de chacun et les choix de chacun. Il essayait de rassurer son ami

Souley, tu sais, j'ai perdu assez tôt mes parents et j'ai vecu vogué dans les rues jusqu'a ce que je rencontre un membre de l'IRA ...

Je venais de me rendre compte de la connerie que je venais de faire, je venais de reveler par l'alcool une enormite, j'essaya de me rattraper et je savais très bien mentir, l'IRA m'avait entrainé et j'étais un parfait menteur

Non, je rigole, je voulais te faire flipper, bref, je m'en suis sortit par le sport mais pour moi le tennis ... j'aime pas trop, je suis plus fan de Badminton

Il reagissa assez rapidement

J’étais à deux doigts de cracher ce que j’avais dans la bouche quand il me dit qu’il faisait partir de l’IRA. J’avais déjà eu vent des actions que ce groupe avait fait, et leur réputation était pour le moins violente. Je voyais mal Gabriel faire partit de ce groupe, mais il le dit avec une telle assurance que j’commençais par y croire, mais ce qui me convaincu totalement, c’est cette petite phrase comme quoi il rigolait, on voyait bien qu’il n’était pas à l’aise. Cela paraissait complètement fou, mais je savais qu’il faisait partit de ce groupe, et j’avais un petit sourire aux lèvres.

« L’IRA ? Vraiment ? »

Il ne fallait pas plus en dire pour que le visage de Gabriel se décompose, je venais de découvrir son secret, ou plutôt, il venait de me le livrer sur un plateau d’argent. J’aimais beaucoup savoir des choses sur des personnes que tout le monde ignorait, et que personne ne soupçonnerait jamais ! Je le tenais enfin, j’avais un moyen de faire pression sur lui, mais je n’en voyais pas l’utilité, j’avais autre chose à branler.

« T’inquiète pas, ça restera entre nous ».

Je venais de faire ma première erreur depuis que j'étais rentrée dans l'IRA et ça faisait 5 ans. Une erreur qui aurait pu se payer cher car il semblait comprendre que je faisais partie de l'organisation mais je restait assez serein, je savais que mes armes et mes amis me permettrais de tenir la langue de cette jeune noir. Je feintains une expression de menaces tout en ne l'effrayant pas, je voulais lui montrer que je gardais la place dominante mais qu'on n'allait pas avoir une relation de force.

Souley, voilà, tu n'as peut-être pas tord mais sache qu'a la première erreur de ta part, l'IRA et moi-même, on devra s'occuper de toi, et je t'apprecie donc je ne voudrais pas que tu termine trop vite ta vie

Je ne savais pas trop s'il avait peur ou s'il comprenait ma menace, je n'étais pas méchant mais il fallait qu'il tienne sa langue, des vies d'irlandais était en vie et je ne voulais pas les mettre en danger. Je demanda au serveur, un thé, j'avais déjà fait trop de connerie pour la soirée, je commanda aussi des pancakes au sirop d'erables, ma connerie m'avait ouvert l'appetit.

Et sinon les amours ? J'ai passé ma dernière nuit avec ? Avec Ana Ivanovic, c'était formidable, j'espere que cette nuit ne sera pas la dernière mais bon ....

Même tête que tout à l'heure, je n'arrivais pas trop à capter sa drole d'expression, melange de "Fou toi de ma gueule" et de "C'est vrai, bravo". La parole est plus directe et je le laissais repondre

Gabriel m’amusait de plus en plus avec cette histoire d’IRA. J’étais persuadé qu’il faisait partit de cette organisation, depuis que je le connaissais, je savais bien qu’il y avait quelque chose qui clochait chez lui, et il m’avait donné la réponse sur un plateau d’argent. A présent, il me balançait des menaces, comme si cela marchait avec moi. Je le regardais d’un air amusé avec un petit sourire en coin. Je m’approchais vers lui afin de ne pas hausser la voix.

« Ecoutes moi bien Gabriel, car je ne vais pas le répéter, au Soudan, j’ai connu la guerre et j’y ai survécu alors ce n’est pas tes petites menaces qui vont me faire peur, c’est bien compris ? Mais de toute façon, je ne compte pas lâcher le morceau. »

Serais-ce la naissance d’une nouvelle amitié ? Nous poursuivions notre conversation, il avait l’air plutôt soulagé de mes paroles tout en surveillant ce qu’il disait à présent. Il me dit qu’il passa sa dernière nuit avec Ana Ivanovic, son petit frère était sur le circuit déjà. Pourquoi pas, il paraît que les femmes de l’Est sont des femmes faciles.

« Pourquoi pas, perso, je suis sur un autre coup est c’est une française… »

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