Des nuages dans le ciel bleu.

Aéroport de Moscou, 18 heures :

Cela faisait quelque temps que je m'y préparais, après plus d'un mois passé aux cotés de Maria il était temps pour moi de prendre un énième avion pour partir dans un énième endroit... Telle est la vie d'un tennisman en plein essor. De son coté ma chérie part pour Indian Wells ou Miami je ne sais plus trop, fin bon un tournoi auquel je ne participerais pas tout de suite, d'ici un ou deux ans si tout se passe bien pour moi. J'ai vraiment passé un mois paisible, se réveiller à ses cotés en me disant que c'est moi qui sors avec elle (et tout ce que ça implique ...) c'est presque jouissif, jamais j'aurais pensé qu'elle succomberait à mon charme. Après tout ça n'est peut-être qu'un jeu pour elle, mais ce jeu dure depuis maintenant pratiquement un an !! Ma plus longue relation avant elle avait duré exactement 4 jours et 14 heures environ (oui avant Maria la notion de monogamie me posait quelques problème mais j'avoue ne jamais avoir eprouvé de tels sentiments avant de la rencontrer). Mes journées se résumait donc à me lever, déjeuner en sa compagnie, puis partir m'entraîner, revenir manger avec elle, et repartir m'entraîner l'après-midi. Ensuite bah ça pouvait varier, petite soirée en amoureux, ou avec des amis (sa présence m'ouvre pas mal de portes dans la vie mondaine russe). Et j'allais devoir renoncer à ça pendant deux semaines, ça va être dur ... Nos adieux furent assez bref, on commence à avoir l'habitude, mais rien que voir ses yeux brillants me donnait la haine, je tuerait pour elle, je mourrait pour elle !

C'est sur ces paroles pleines de sagesse que j'embarque dans l'avion, le vole dura un paquet d'heures, faut dire que la polynésie c'est assez loin de Moscou, pour pas dire à l'opposé. Et seule l'idée de me retrouver au soleil, dans un climat où la chaleur règne me réconfortait. D'une parce que ça me rappelera mon pays natal l'Italie et de deux parce que les filles seront en bikini, même si je n'ai pas le droit d'y toucher c'est toujours agréable à regarder ! Le fait de dormir raccourcit considérablement le trajet et la voix du pilote me sortir de ma torpeur, on allait enfin atterrir. Même si on n'était qu'en Mars, la bouffée de chaleur que je me prit en descendant de l'avion pouvait en assommer plus d'un, j'avais vraiment le sourire aux lèvres, toute la tristesse que j'avais eprouvée à mon départ était comme envolée, je n'avais qu'une seule envie : profiter de la chance qui m'était offerte et tout péter dans le tournoi ! Tout ça entre quelques sorties à la plage !

Quelques heures après j'étais arrivé à l'hôtel, on était loin des bâtiments immenses que l'on pouvait trouver dans des villes comme New-York, Tokyo ou encore à moindre mesure Paris. Ici on était logé dans des petits bungalows assez confortable comprenant 4 pièces. Une chambre normale avec un lit deux places, utilse si l'on compte ramener quelqu'un le soir (il parâit que les tahitiennes sont ouvertes avec un peu d'argent ...), une table de nuit et un placard, je vous fait passe des éléments de décorations. Il y avait également un salon, avec un petit bar rempli de quelques boissons énergisantes, une télé pour rester informée des actualités tout de même mais aussi des fauteuils et j'en passe. La troisième pièce est bien sûr la cuisine, avec tout ce qui va avec comme lave-vaisselle, évier, frigidaire, freezer, une table pour manger et une cafetière Nespresso pour le petit coté chic ! La dernière pièce est de loin la plus intéressante, remplie des raquettes que j'utilise, des balles jouées spécialement lors de ce tournoi et plein d'outils utiles comme des grips de différentes marques, différents cordages, des tennis en tout genre chacune étant plus efficace sur une surface ... A cela on peut y ajouter quelques machines de musculation et de footing pour se maintenir en forme tout en restant chez soi. Perso' je préfère largement courir à l'air libre mais pourquoi pas, ça peut toujours servir. Fin bref après ce rapide tour d'horizon du mini appartement je m'en vais sur mon lit et m'endors directement. Demain on est lundi est j'ai déjà un premier tour à jouer, c'est qu'il est pas question de se rater ...

Bungalow de Nouméa, 8 heures

Il est peu avant 8 heures quand je me réveille, comme d'habitude quelques secondes avant que mon portable n'annonce l'heure de se lever, à croire que j'ai une horloge dans la tête. Comme tout sportif je suis superstitieux et comme aujourd'hui on est jour de match le menu sera : Pain au beurre salé, quelques tranches de bacon et des oeufs sur le plat ! On peut trouver ça un peu barbare pour un petit déjeuner mais ça me vient tout droit du Québec, lieu de ma première victoire sur le circuit ATP. Etant donné que je joue en tout début d'après-midi j'aurais largement le temps de le digérer et donc d'assimiler les protéines que ça contient. Après le petit-déjeuner direction la salle de bain pour se faire beau, on ne sait jamais qui on peut rencontrer et même si je suis déjà en couple c'est toujours agréable de voir qu'on plaît... Mon coté italien qui ressort quoi ! Il est maintenant temps de se chauffer, je file sur les cours taper la balle avec Wagner Bocasse, un russe avec qui j'ai sympathisé dès mon arrivée aussi, notre niveau est à peu près similaire c'est donc un plaisir de jouer avec lui. Pas de match car on peut se rencontrer en demi-finale vu qu'on est tout deux tête de séries mais des simples échanges pour se mettre en jambes. Il jouera d'ailleurs en même temps que moi, comme quoi tout semble être fait pour que nous deviennent amis. C'est là que les quelques notions de russe que Maria me donne me servent bien. J'éspére lui montrer mon fameux Na Sdro Via avant d'engloutir la vodka pendant la semaine, genre après le second tour si on se qualifie tous les deux, pour fêter ça dignement. Le reste de la journée passe vite et il est maintenant temps de se présenter dans le vestiaire pour enfin commencer les hostilités !!

Il est maintenant 13h30 quand les acclamations de la foule se font de plus en plus pressente. Je découvre ainsi mon adversaire du jour, il s'appelle Ali Carai et il ne paye vraiment pas de mine comme ça. De petite taille, entre 1m70 et 1m80 à première vue, des vêtements bas de gamme pour un joueur de tennis, et une coiffure digne d'une copie de Dick Rivers, bref rien qui fasse vraiment peur. C'est en me marrant intérieurement que je rentre sur le cour sous les applaudissement des spectateurs qui sont venus en nombre aujourd'hui, faut dire qu'il fait beau et qu'à cette heure-ci soit tu dort soit tu mate le tennis. Petit échauffement pour la forme avec quelques longs échanges, des montées à la volée successives, des services des deux cotés et c'est bon le match pouvait démarrer. Mais une chose me perturba juste avant de commencer à servir, une jeune femme assise au premier rang, une déesse de beauté j'ajouterais même semblait me fixer, comme si elle me connaissait, elle le montre d'ailleurs d'un petit signe de main ... Très suspect, même si j'ai un physique avantageux ce n'est pas vraiment ce genre de gibier que j'ai l'habitude de séduire, pendant toute ma jeunesse je m'étais contenté de premier prix Liddle si je peut me permettre de comparer. Bref il fallait me reconcentrer, j'avais un joueur à exploser, je verrais ça à la fin du match. J'avais dit que le mec ne payait pas de mine en face de moi, j'étais pas vraiment loin, le premier set est remporté 6-1 sans que la moindre discussion soit possible, j'étais meilleur, je faisais le jeu et le pauvre Ali faisait droite gauche et semblait déjà à la peine, ce n'est pourtant pas le ramadan. Le deuxième set est une copie du premier à la différence que je me relâche un peu à la fin du match, ce n'est pas la peur de gagner, je me suis juste frustré d'avoir à jouer contre un mec aussi mauvais, ça devrait être interdit ... 6-1 6-3 j'étais donc qualifié

A la fin du match comme poussé par une pulsion folle, je m'en vais vers la jeune demoiselle qui était débout à applaudir, et lui balance mes trucs autour du poignet histoire qu'elle voit bien que je l'ai remarquée ... Le sourire qui illumina son visage m'assomma ... Mais qui était-elle ? D'où venait-elle ? Et surtout pourquoi moi ? J'étais dans ma bulle à ce moment là, je ne voyais qu'elle et n'entendais qu'elle, un peu comme quand on joue une pièce de théatre et que tout semble passer au second plan autour de nous. Je ne sais pas combien de temps je suis resté là, à beuger comme un adolescent prépubère, mais lorsque je vit un papier tomber à mes pieds ça me sortir de ma torpeur. Il contenait seulement une phrase qui ne prêtait à aucune ambiguité :

"Rendez vous ce soir au Lounge Bar de la résidence"

Je lève alors la tête pour voir si c'est bien la belle fille, mais elle avait disparu ... Prévisible d'un coté ça aurait été trop simple ...

» KéKé est dans la place !
» Pedro dans la place :P
» Une raquette pour taper dans la balle..